Roger Pagny est le Vice-Président aux affaires scientifiques de Mobil’in Pulse depuis 9 ans. Dans ce cadre, il est président du CST. Il a répondu à 3 questions dans la perspective du 1e Congrès aux couleurs de Mobil’in Pulse.

1. Vous présidez depuis 10 ans Comité scientifique. Quelles évolutions majeures avez-vous observées ?

Roger Pagny : La transformation la plus marquante concerne le périmètre même de l’association Mobil’in Pulse, et notre prochain Congrès en sera le reflet. Nous sommes passés d’un format classique (appels à communication, ateliers, exposants) à un événement beaucoup plus ouvert, avec des tables rondes, une agora, la présence de start-ups… Un Congrès qui traduit ce nouveau champ d’action, désormais plus large et transversal.

Sur le fond, l’émergence du MaaS (Mobility as a Service) constitue un tournant majeur : information multimodale, achat d’un titre de transport via une seule interface… Ce service a progressé grâce à la volonté conjointe des collectivités et des industriels.

Le MaaS n’est pas juste un service numérique, c’est une transformation du modèle de mobilité, où la technologie, les données et les politiques publiques se combinent pour rendre les déplacements plus efficaces, durables et centrés sur l’utilisateur.

2. De nouveaux membres ont rejoint le Comité en septembre. Qu’attendez-vous de ce renouvellement ?

Roger Pagny : L’arrivée de nouveaux membres était indispensable pour accompagner l’évolution de Mobil’in Pulse. Le Comité, autrefois centré sur les ateliers, est devenu un organe stratégique, en cohérence avec la nouvelle gouvernance. Il assure le lien entre toutes les activités de l’association : la revue TEC, la formation, les groupes de travail, le Congrès et les webinaires.

Cet élargissement permet d’intégrer des visions plus larges, plus sociétales, allant de l’urbanisme à la compréhension des usages. L’objectif n’est plus seulement de traiter les questions techniques, mais aussi de prendre en compte toutes les dimensions qui façonnent la mobilité.

3. Quelle innovation souhaiteriez-vous voir émerger ou se développer dans les années à venir ?

Roger Pagny : Certaines innovations, comme le jumeau numérique ou l’intelligence artificielle, ont clairement leur place dans le secteur de la mobilité même si l’on ne sait pas encore jusqu’où elles iront ni si elles tiendront toutes leurs promesses. Le jumeau numérique, par exemple, peut devenir un outil précieux pour la planification, la gestion en temps réel des réseaux, ou encore la résilience face au changement climatique ou aux catastrophes naturelles.

Du côté des infrastructures, nous restons essentiellement sur des modèles classiques (rail, route) mais de nouvelles idées apparaissent : téléphérique urbain, véhicules autonomes, systèmes type Supraways, Urbanloop… certaines sont déjà expérimentées, d’autres sont en phase de test ou de validation.

Il m’est difficile de choisir une innovation en particulier. Pour moi, ce qui compte vraiment, c’est son acceptabilité sociale : une innovation n’a d’impact que si elle arrive au moment où la société est prête à l’adopter.